Gagnante du concours " Johnny Hallyday : Choupi
Phénomène typiquement français, Johnny soulève les montagnes du
rock'n'roll. Le plus connu de nos chanteurs est une bête de
scène, capable de réunir 400.000 personnes au pied de la Tour
Eiffel.
Talent, charisme, voix, look, tout est démesuré chez Hallyday
qui, pourtant, reste l'artiste le plus aimé du public. Une
icône, en sorte, que rien ne peut ébranler, ni le temps, ni la
mort.
Enfance parisienne
C'est à Paris que naît Jean-Philippe Smet le 15 juin 1943. Très
tôt, en 1944, ses parents, Huguette et Léon, se séparent. Le
petit Jean-Philippe part vivre avec une tante paternelle, Hélène
Mar, ancienne actrice de cinéma muet, et mène une vie
itinérante: ses deux cousines sont en effet danseuses.
S'il suit l'école par correspondance, il apprend surtout le
spectacle de villes en villes, de cirques en théâtres: danse,
guitare, chant, petits films publicitaires, ... Le garçon est un
enfant de la balle.
A 14 ans, en 1957, la famille s'installe à Paris, dans le IXe
arrondissement. Jean-Philippe s'y fait des amis, dont certains
deviendront aussi chanteurs: Jacques Dutronc et Claude Moine (le
futur Eddy Mitchell).
La révélation: Le King
C'est à ce moment qu'il découvre Elvis Presley à travers le film
"Lovin' you". C'est une révélation. Jean-Philippe utilise ses
talents artistiques pour interpréter les chansons de son idole
au Golf Drouot.
Le 30 décembre 1959, il fait un passage dans l'émission
télévisée Paris Cocktail. Jacques Wolfsohn, directeur artistique
chez Vogue, qui découvrira peu après Jacques Dutronc, est
subjugué.
Il embauche le jeune homme qui n'a alors que 16 ans ! Celui-ci
devient Johnny Hallyday (il emprunte ce nom à Lee Hallyday, le
nouveau mari d'une de ses cousines) pour les besoins de son
premier 45 tours, Laisse les filles et T'aimer follement,
enregistré en janvier 1960.
Mais c'est son deuxième disque, en juin 1960, qui marque les
véritables débuts de sa carrière: Souvenirs, souvenirs.
Raz de marée
Ce bonhomme de 17 ans met le feu partout où il passe. Du Golf
Drouot à l'Alhambra, de l'Olympia au Palais des sports, ses fans
cassent les fauteuils quand il se roule sur scène.
Fin 1961, alors qu'il obtient la nationalité française (il était
jusqu'alors belge par son père), il lance la mode du twist.
Viens danser le twist réveille la jeunesse française.
Avec les tubes qui s'enchaînent (Retiens la nuit, Pas cette
chanson, L'idole des jeunes, Elle est terrible, Da doo ron ron,
...) Johnny est naturellement très sollicité. On le voit dès
1963 au cinéma dans "D'où viens-tu Johnny ?" de Noël Coward.
Sylvie et Johnny
A cette même époque, il rencontre Sylvie Vartan. Elle aussi
chanteuse et les deux jeunes gens forment le couple idéal de la
génération "Salut les Copains!". Ils partent ensemble aux
Etats-Unis, à Nashville, berceau de la country music.
Mais en 1964, Johnny est appelé sous les drapeaux et rejoint son
régiment en Allemagne. A l'instar d'un Presley, ce passage
militaire va rendre notre chanteur encore plus populaire: il est
un jeune homme bien et respectueux des lois et des traditions,
impression confirmée le 12 avril 1965 par son mariage avec
Sylvie.
Retour à la vie civile
Son retour à la vie civile ne se fait pas sans heurt. Johnny
supporte mal le succès foudroyant de ses chansons. Noir c'est
noir, il n'y a plus d'espoir, chante-t-il alors durant cet été
sombre.
Il déprime et tente de se suicider. Le 14 août 1966 naît son
fils David qui, trente ans plus tard, se fera un prénom dans la
chanson.
Peu à peu, la vie reprend le dessus. Début 1967, Johnny se
découvre une passion pour la course automobile lors du Rallye
automobile de Monte-Carlo. Cette passion l'accompagne encore
aujourd'hui, et il n'est pas rare de voir Johnny au volant d'une
voiture de course, sillonnant les pistes d'Afrique.
Voyages
Il entreprend également une période de voyages. Entre deux
albums où abondent les reprises des grands du rock (Hendrix,
Presley, ...), il part en tournée en Afrique, en Amérique du Sud
et dans toute l'Europe.
Il trouve aussi le temps de tourner au cinéma ("A tout casser").
Ce goût de la comédie se retrouve dans ses spectacles, comme au
Palais des Sports en 1969 où la mise en scène est
impressionnante.
De même, Johnny lance en 1972 une gigantesque tournée intitulée
Johnny's Circus, avec Rolls Royce, manèges et chapiteau. Il y
engloutit des sommes faramineuses.
Tubes
Malgré une vie de bohème, il trouve le talent d'offrir au public
de nombreux tubes, année après année: Que je t'aime (1969), Oh
ma jolie Sarah (1971), J'ai un problème (1973), Toute la musique
que j'aime (1973), etc.
Malgré la dégradation de son couple, il entreprend un long
voyage à moto à travers les Etats-Unis. Son amour pour ce pays
(ainsi qu'un gros problème avec le fisc français) l'incite à
s'installer en 1975 à Los Angeles avec femme et enfants.
Cette expatriation ne l'éloigne pas pour autant de son public.
Il continue tournées, albums, voyages, shows impressionnants. Il
est toujours une grande star...
Sous les feux de la rampe
Et qui dit star, dit rumeurs... Un malaise sur scène en 1980 et
son divorce d'avec Sylvie la même année alimentent les rumeurs
les plus folles: les journaux titrent même sa mort !
Il faut dire que sa vie dissolue prête à commentaires, en dehors
de son talent de chanteur qui lui, n'est plus à prouver. Ainsi
épouse-t-il le 1er décembre 1980 un mannequin du prénom de
Babeth. Leur union dure deux mois...
Plus sérieusement, il a une liaison étonnante avec l'actrice
française Nathalie Baye, qui lui donne une fille, Laura, à la
fin de l'année 1983.
A 40 ans, Johnny reste une bête de scène mais il n'en est pas
moins un homme, avec ses limites physiques: le métier est
difficile et il est victime d'une syncope en janvier 1985 sur la
scène du Zénith.
Des grands noms de la chanson
Au fil des rencontres, les albums de Johnny se font plus
populaires. Ainsi, Rock'n'roll attitudes (avec Le chanteur
abandonné) écrit par Michel Berger en 1985, ou Gang, écrit par
Jean-Jacques Goldman en 1986, rapprochent le chanteur d'un
public encore plus jeune.
Cette année-là, s'il se sépare de sa compagne, Nathalie Baye, il
gagne un public de plus en plus large et éclectique. Son album
Cadillac est écrit par un autre grand nom de la chanson Étienne
Roda-Gil, auteur de Julien Clerc, et se remarque surtout par
deux titres écrits par son fils David. Johnny participe aussi à
la tournée des Enfoirés de Coluche, prouvant ainsi qu'il sait
partager et donner.
Nouveau mariage
Durant l'année 1990, il épouse Adeline, la fille de son ami Long
Chris. Elle est belle, elle est jeune, mais leur union ne durera
pas, malgré l'image d'un couple parfait qu'ils peuvent donner.
En 1992, Johnny fait paraître une anthologie de 17 CD. On
décline du Johnny sous toutes ses formes. Plus qu'une star, il
est un produit culturel à lui tout seul: tee-shirts, vidéos,
briquets, parfums, vêtements, objets cultes divers...
La Johnny Mania rapporte de l'argent, beaucoup d'argent. Sa
notoriété confine à l'idolâtrie. Son intégrale studio s'arrache
comme des petits pains (40 CD vendus dans un étui à guitare).
Il a alors 50 ans et plus de trente ans de carrière. Chaque
album est un événement (Bruel, Obispo, Art Mengo, Kent, Bryan
Adams, Bon Jovi, ... figurent parmi les collaborateurs) et
chaque concert est une réussite nationale: le Parc des Princes à
Paris en 1993, Bercy en 1995 et Las Vegas en 1996 avec un avion
spécialement affrété pour l'occasion.
Un monument national
Une reconnaissance qui se matérialise en 1997 par la remise de
la médaille de Chevalier de la Légion d'Honneur par le Président
Jacques Chirac. C'est un fait assez rare pour un chanteur.
Johnny est un ambassadeur de notre culture dans le monde, d'un
rock à la française, dont il est le seul à détenir la clef.
Cette gloire ne l'empêche pas de fonctionner au feeling et de se
lancer dans de plus petites aventures, comme cette série de
concerts intimistes en anglais fin 1994, ou sa participation à
Émilie Jolie de Philippe Chatel en 1997 (conte pour enfants
auquel participent les grands noms de la chanson: Dutronc,
Maurane, Bashung, ...).
Dans la même lignée, on note sa présence fin 2001 sur l'album
Chansons de mon enfance, auprès de Bashung, Pierpoljak, Elsa,
Vanessa Paradis, Lavilliers, Faudel. Ou encore sa forte
implication dans le projet humanitaire de Line Renaud et d'Obispo,
Noël ensemble en 2000 (pour la lutte contre le SIDA).
Les exemples de sa générosité et de son ouverture d'esprit sont
légion. Johnny donne sans compter. Il est partout et son nom
seul est synonyme de grandeur et de respect.
Une vie à 200 à l'heure
Parallèlement, il continue une carrière cinématographique
reconnue. S'il finit par divorcer d'Adeline et se remarier en
novembre 1996 à Neuilly-sur-Seine avec la jeune Laetitia, ses
tourmentes sentimentales n'entament en rien la bête de scène: le
Stade de France en septembre 1998 (deux fois 80.000 spectateurs
près de Paris !), la Tour Eiffel en 2000 avec un concert gratuit
réunissant 400.000 personnes, et "plus modestement", l'Olympia,
Montréal, Sceaux, ... Rien n'altère en lui sa grandeur, son
charisme, et son talent.
Un homme éternel
Résolument optimiste, l'homme aux 18 albums de platine et aux
plus de 80 millions d'albums vendus prévoit déjà de fêter ses 60
ans au Parc des Princes en 2003. Eternel jeune homme, Johnny
sait renouveler sans cesse son répertoire, l'adapter aux modes
et aux générations, tout en restant fidèle à ses amis, à ses
convictions, et surtout à son public. Un grand frère que l'on
admire, en pleine lumière, et dont on est fier, si fier.
Sébastien Brumont
Source :
http://www.ramdam.com/art/h/johnnyhallyday_bio.htm
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